Lever les freins qui entravent le deuil - Mieux traverser le deuil

Lever les freins qui entravent le deuil

2 octobre 2019 Image Lever les freins qui entravent le deuil

Quand une personne endeuillée entre dans la dernière étape du deuil, dans la très grande majorité des cas, elle commence à reconstruire sa vie de façon harmonieuse (cf Phase 4 du deuil : la restructuration). Au terme d’une profonde transformation, elle a redéfini toutes ses relations : sa relation avec elle-même, avec le défunt, avec les autres et avec le monde. Plusieurs facteurs entrent en jeu dans l’accomplissement de cette révolution : la capacité à se reconstruire, son histoire personnelle, la structure de sa personnalité, tout ce qui la constitue…

Des ralentisseurs sur le chemin

Dans cette longue traversée, il peut arriver que la personne endeuillée rencontre des freins dans le déroulement de ce processus. Ces ralentisseurs ont un impact non négligeable même s’ils n’induisent pas pour autant de deuil compliqué. Il s’agit essentiellement de circonstances « parasitantes » qui peuvent empêcher de se focaliser pleinement sur son travail de deuil. Certaines situations prennent tellement d’énergie que la personne n’en n’a plus à « injecter » dans le processus de cicatrisation. Elle n’en n’a pas toujours conscience, c’est pourquoi il est utile voire indispensable d’identifier ces freins. Elle pourra ainsi s’accorder le droit et le devoir de prendre soin d’elle-même, de trouver les solutions qui permettront de relancer la dynamique de son deuil, de reprendre le fil de son existence de façon plus consciente et équilibrée.

Le stress et l’épuisement

Ces freins, quels sont-ils ? Ils sont de plusieurs nature. Il y a des freins liés à des circonstances extérieures défavorables, des freins relationnels, des freins liés au vécu du deuil et, enfin, des freins liés aux difficultés d’ordre personnel.

Parmi les freins extérieurs, il peut s’agir d’un stress professionnel trop envahissant, d’une maladie chronique, d’un stress lié à des difficultés financières, d’un épuisement dû à l’accompagnement d’une personne en longue maladie ou lourdement dépendante. Ou encore la charge d’enfants en bas âge, ils demandent tellement de soins et d’attention qu’il devient difficile de se consacrer pleinement à son travail de deuil.

Les freins relationnels 

Les freins peuvent aussi être d’ordre relationnel. S’il règne à la maison un climat très conflictuel avec des disputes incessantes, cela ne crée pas les conditions favorables à un vécu apaisé du deuil. Dans un tel contexte, le soutien mutuel au sein de la famille peut faire cruellement défaut et chacun doit vivre sa peine en solitaire. 

L’absence de soutien peut également peser quand on ne peut dire à son entourage que l’on est en deuil. C’est le cas, par exemple, quand on est marié et qu’on perd un amant ou une maîtresse cachée. La personne vit alors le deuil en solitaire car il lui est impossible de manifester sa peine auprès de ses proches qui ignorent cette relation.

Les freins liés au vécu du deuil 

Des freins intérieurs peuvent entraver la réalisation des quatre tâches du travail de deuil. Ainsi, le refus d’accepter la réalité du décès ou la volonté de garder secrète la cause du décès, parce qu’on estime qu’elle est trop difficile à avouer (suicide…). La crainte du jugement négatif d’autrui peut conduire à mentir sur la cause réelle du décès, avec l’impression de trahir la mémoire de la personne disparue. 

D’autres freins intérieurs sont possibles : le refus d’exprimer les émotions qui font suite au décès ou la difficulté à renoncer aux supports extérieurs de la relation avec l’être disparu. Vouloir garder intact l’environnement de la personne décédée longtemps après sa disparition, cela freine la mise en place d’une relation intérieure avec elle.
Certaines promesses peuvent également constituer un frein. Ainsi, le serment d’un mari de ne plus jamais refaire sa vie après le décès de son épouse rendra plus difficile la reconstruction de sa vie affective. 

Enfin, l’idéalisation de l’être disparu, une culpabilité oppressante, la peur de l’avenir, la colère, le ressentiment… sont autant d’émotions qui peuvent peser sur l’évolution de la personne en deuil.

Les freins d’ordre personnel 

Si une personne souffrait de difficultés psychologiques préoccupantes avant le décès, il est possible que le deuil les amplifie. Des problèmes dépressifs, un manque important de confiance en soi ou encore des problèmes d’addiction… Ces freins d’ordre personnel peuvent considérablement entraver la personne dans sa progression. Quand les freins semblent infranchissables, il est utile de prendre les devants et de solliciter rapidement un accompagnement psychothérapeutique. Grâce à ce soutien régulier, le déroulement du deuil se passera dans de bonnes conditions.

Faire le point avec soi-même

Parmi les freins que nous avons mentionnés dans cet article, certains peuvent être très invalidants. Mais rassurez-vous : en dépit de ces obstacles, le processus de deuil va se déployer correctement, même si c’est de façon plus lente et moins fluide. Se faire aider psychologiquement afin de réduire au maximum leur impact négatif est très important. Donnez-vous le temps de faire un point avec vous-même. Y a-t-il des curseurs sur lesquels vous pouvez agir pour aller mieux, être mieux dans votre corps, vos émotions et votre mental ? Améliorer votre hygiène de vie, participer à des groupes de paroles, solliciter des amis, déléguer certaines tâches, faire du yoga, recevoir un massage, voir un thérapeute… cela est possible à chaque instant.

Redonner de la fluidité à sa vie

Quel que soit votre constat, il n’y a aucune fatalité ni déterminisme. À tout moment, il est possible de faciliter et relancer le processus de guérison. Constater que des freins sont présents, prendre conscience qu’un rouage est bloqué, c’est déjà commencer à se remettre en mouvement. C’est se donner la possibilité de chercher les ressources qui permettront de redonner de la fluidité à sa vie.

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1 Commentaires

Virginie

19 Mar, 2020 à 01h00
Si seulement j’avais pu vous lire avant, cela m’aurait été d’une grande utilité dans mon travail de deuil. Ma mère est partie en février 2015 subitement d’un infarctus. Avant son départ j’étais déjà fragile psychologiquement dû à une enfance difficile, cette fragilité c’est exacerbé après son départ, je me suis retrouvé seule face à mon chagrin et le vide immense qu’étais devenue ma vie. Sans est suivi une dépression majeure associé à des conduites addictives...il m’aura fallu presque 2ans pour me décider à me faire soigner, ceci aussi grâce à ma nouvelle compagne (pour qui aussi je voulait m’en sortir)...j’ai aujourd’hui 41ans, je me commence à me sentir mieux physiquement et psychologiquement...c’est un travail qui demande du temps. Alors si je peux me permettre de donner un conseil à toute personne seule, en détresse, n’attendez pas trop longtemps pour vous faire aider. Il y a des thérapeutes vraiment extraordinaires. Merci pour ce site. ???



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