Les trois questions essentielles du travail de deuil - Mieux traverser le deuil

Les trois questions essentielles du travail de deuil

17 mai 2019 Image Les trois questions essentielles du travail de deuil

Le travail de deuil est une démarche volontaire que la personne endeuillée entreprend pendant toute la durée du deuil pour créer les conditions favorables à sa guérison intérieure. C’est action consciente vient soutenir le bon déroulement du processus de deuil (inconscient et involontaire) à l’œuvre pour cicatriser la blessure intérieure.

Il importe donc de comprendre quelles sont les quatre tâches fondamentales du travail de deuil qui jour après jour mèneront à l’apaisement. Comment concrètement réaliser ces tâches ? Pour ce faire, la personne endeuillée dispose d’outils thérapeutiques simples et puissants que sont les trois questions fondamentales :

  • Qui avez-vous perdu ?
  • Que s’est-il passé ?
  • Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Ces trois questions embrassent la totalité du chemin à parcourir pendant le deuil. Y répondre jour après jour, mois après mois, année après année contribue à progressivement diminuer la charge des émotions et l’étreinte de la douleur. Il est essentiel de répondre à ces questions encore et encore, sans crainte de se répéter.

Ces questions sont des clefs qui ouvrent et libèrent l’espace intérieur. Elles accompagneront la personne endeuillée dans l’accomplissement de son deuil. Grâce à elles, le chemin parcouru devient plus léger et plus ouvert.

Pour accomplir ce travail de deuil, il serait idéal que la personne endeuillée exprime de vive voix ses émotions et ses réponses aux trois questions en interagissant avec une personne de confiance. Le faire devant un témoin est puissant. On sait combien la parole et l’écoute sont libérateurs. Si cela n’est pas possible, l’écriture est une bonne solution pour recueillir les réponses qui émergent face à ces trois questions.

QUESTION 1 : Qui avez-vous perdu ?

Au-delà de l’évidente réponse, il s’agit de regarder de façon lucide tous les aspects de la personnalité de l’être disparu, sans l’idéaliser. De laisser émerger les émotions, les souvenirs, les paroles échangées…. En quoi l’être aimé était-il si beau et unique, selon elle ? Comment définir la relation que la personne endeuillée avait avec lui ? Complice, affectueuse ? Y-avait-il des ambivalences, des tensions ? Laisser émerger les images, les conversations, les comportements, les sensations… Les dire ou les écrire. Cette traversée sera sans doute douloureuse, surtout dans les premiers temps, mais elle est indispensable pour la suite du chemin. Il est important de persévérer dans cette question, cela est véritablement thérapeutique.

QUESTION 2 : Que s’est-il passé ?

La personne endeuillée a besoin de raconter inlassablement et avec tout le temps nécessaire les circonstances du décès, ce qui a précédé, ce qui a suivi… Il est important qu’elle raconte tout cela dans les moindres détails. Comment elle a été informée du diagnostic ou de l’accident, ses interactions avec le personnel soignant, les dernières conversations avec l’être aimé, les dernières caresses, les silences, les gestes attentionnés, les maladresses de l’entourage, la cérémonie, le corps sans vie, le retour à la maison…

Une répétition salutaire

Encore et encore, elle ira explorer tous ces moments de façon précise et détaillée, pour les dire ou les écrire. La répétition des récits n’a rien de pathologique, cela est sain et est fortement recommandé. Ne pas le faire pourrait bloquer le processus de deuil. Répondre jour après jour à cette deuxième question prendra du temps, jusqu’à un an voire deux ans après le décès. Cela est normal. Beaucoup d’émotions surgiront là aussi, se laisser traverser par elles et les exprimer est crucial.

Au fur et à mesure que les récits sont répétés, l’intensité émotionnelle va imperceptiblement diminuer. Jusqu’au moment où la personne n’aura plus le besoin de revenir sur ce passé. Parce qu’il sera intégré de façon apaisée dans son histoire. Elle saura dans son fort intérieur qu’elle ne peut plus jamais oublier l’être aimé, même s’il lui arrive de ne pas penser à lui.

QUESTION 3 : Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Les deux premières questions vont permettre d’affronter et de dissoudre l’immense charge émotionnelle de la personne endeuillée.

La troisième question concerne les différentes dimensions de son quotidien, elle permettra d’identifier tous les leviers facteurs d’équilibre après l’onde de choc du décès. Il s’agira là aussi de se poser la question autant de fois que nécessaire. Les réponses évolueront à mesure que la personne avance dans le deuil.

Cette question explore les cinq dimensions suivantes : physique, matérielle, sociale, psychologique et spirituelle.

> Où en êtes-vous aujourd’hui physiquement ?

La traversée du deuil est un événement qui épuise le corps, car celui-ci est soumis à un stress chronique. Une série de symptômes peuvent apparaître, qui peuvent durer sous une forme plus ou moins atténuée pendant un à deux ans. Il est donc primordial que la personne en deuil prenne soin de sa santé. Ce sujet est développé dans plusieurs articles que nous vous invitons à lire : Écouter et soigner votre corps, Équilibrer votre alimentation et Prendre soin de vous. Ils traitent des différents aspects de cette dimension essentielle.

> Où en êtes-vous aujourd’hui matériellement ?

Les préoccupations d’ordre matériel peuvent être si prégnantes qu’elles pourront, pendant un temps, faire passer au second plan le travail de deuil émotionnel. Vaquer au plus urgent, entreprendre des démarches administratives et financières, aller voir le notaire, un conseiller financier, l’assureur, un avocat…, déménager si nécessaire… Il est important de ne pas hésiter à se faire aider, à solliciter des personnes de confiance. Être soutenue par des proches fait une grande différence dans la traversée du deuil. Il est vraiment salutaire d’être accompagné(e) et de ne pas rester seul(e) tout du long.

> Où en êtes-vous aujourd’hui socialement ?

La personne endeuillée a souvent un double visage : celui qu’elle montre à autrui, et celui qu’elle a seule ou avec ses très proches. La raison en est que bien souvent l’entourage ne comprend pas l’intensité et les bouleversements profonds qu’elle vit dans la durée. Les paroles et les injonctions maladroites pour « tourner la page » ne l’invitent pas à montrer ce qu’elle vit réellement. Cela peut contribuer à l’isoler plus encore, à augmenter le sentiment d’être déconnectée des autres.

Les relations avec son entourage ne sont pas simples car la personne en deuil est traversée par des mouvements contradictoires quotidiens : l’envie d’être seule avec simultanément l’envie d’être accompagnée. Et quoi que fassent les autres, ce sera toujours en deçà d’une attente impossible à satisfaire : le retour de l’être aimé.

Un soutien de qualité est primordial

Bénéficier d’un soutien de qualité et constant est ce qui va aider véritablement la personne endeuillée. Ce point est essentiel. Vous le trouverez développé dans nos articles À l’écoute des émotions d’une personne endeuillée et Comment aider une personne en deuil. La qualité d’écoute d’une personne aidante peut changer du tout au tout le climat du deuil.

Ainsi, à la question « Où en êtes-vous aujourd’hui socialement ? », il s’agira pour la personne en deuil de s’interroger sur la qualité de son réseau de soutien. Si celui-ci était défaillant ou inexistant, il sera extrêmement bénéfique pour elle de contacter des associations d’accompagnement ou des groupes de paroles. Les bienfaits de cette démarche sont abondamment confirmés.

Un autre élément salutaire est le retour à la vie professionnelle, vous trouverez ce thème développé dans l’article Reprendre une activité professionnelle.

> Où en êtes-vous aujourd’hui psychologiquement ?

Jour après jour, poser cette question et y répondre fait grandir la personne endeuillée en autonomie et en liberté intérieure. Il s’agit de ressentir l’émotion qui la traverse, de lui mettre un nom, de l’exprimer (par écrit ou lors d’un partage), sans aucun jugement de valeur. Avec la conscience que telle émotion est présente là maintenant, et qu’elle va passer. Cela permet à la personne de ne pas être identifiée à l’émotion quelle qu’elle soit.

Intérieurement, ce ne sont que monts et vallées, avec une succession de pluies, de tempête et de soleil. Regarder ces mouvements sans s’y identifier est libérateur. Savoir qu’à chaque instant cela change est libérateur. Savoir qu’il n’y a pas d’état émotionnel à condamner ou à vouloir manifester est libérateur.

> Où en êtes-vous aujourd’hui spirituellement ou philosophiquement ?

L’onde de choc du deuil heurte de plein fouet les croyances, les convictions et le sens de la vie de la personne endeuillée. Cette déflagration peut faire voler en éclat des pans entiers de son édifice intérieur qui, effondré, laisse place au désert. Or ce vide peut se révéler être un lieu fertile où se déploient de multiples floraisons, un lieu de renaissance où la personne est en connexion avec sa lumière intérieure.

Au cœur de soi, se lèvent de nouvelles questions, avec la recherche de nouvelles réponses. La personne endeuillée pourra les trouver dans les textes sacrés ou philosophiques des anciens, dans la Nature, dans le silence, dans les témoignages d’EMI (expériences de mort imminente), dans de nouvelles rencontres… Son apaisement sera propice à la découverte d’un espace intérieur beaucoup plus vaste. Prendre soin d’elle aura contribué à guérir nombre de ses blessures, à mieux s’aimer, à écouter ses vrais besoins et ses aspirations. Elle a vu comment la force de vie a opéré en elle, aussi est-elle prête à accueillir en confiance les prochaines transformations qui s’inviteront pour être en cohérence avec ses nouvelles valeurs.

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13 Commentaires

Seth Daniel Isander

21 Fév, 2022 à 00h38
Le tabou..c'est l'ndifference,l'ignorance,l'incoherance,la tabou n'est que une fausse perception de la realité,qui manipule avec la peur comme alibi.La tabou est destructeur.En 2021,j'ai perdu ma famille,brutalement.Ma solitude est ma liberté.Prières pour vous toutes,et tous,prions,méditons,en vous souitant une année enfin paisible à tout le monde.Sacred is sacred.

Dominique

04 Jan, 2022 à 21h17
J’ai perdu ma fille Camille a l’âge de 32 ans des suites d’une tumeur cérébrale. Deux ans après son décès , mon mari m’a quittée car il ne supportait pas la tristesse dans mes yeux qui lui renvoyait son propre malheur Il a préféré se tourner vers une tierce personne qui le comprend et le fait parler, qui le rend vivant…… Nous avons vécu 36 ans ensemble et étions très proches C’est un double deuil que je vis actuellement : la perte de ma fille à laquelle se rajoute celle de mon mari qui me manque terriblement Son soutien m’était indispensable et vivre sans lui m’est insupportable Son départ m’a arraché ma fille une deuxième fois

Sylvie Brasier

09 Oct, 2020 à 04h57
J'ai lu votre article il y a une semaine environ, et je viens de le relire. Je m'étais retrouvée en première lecture. Je m'en impreigne davantage à l'instant. Mon époux est décédé le 4 juillet, nous avions entamé notre 43ème année de vie. Il n'avait que 66 ans. Soigné pour un cancer, lors d'un pause thérapeutique , il a chuté se cassant le col du phémur. Cela a empêché la reprise des soins et surtout, d'énormes complications (réopération pour staphylocoque, réaction aux antibiotiques, purpura vasculaire. Puis avec à son retour à domicile, décompensation cardiaque et pulmonaire. Retour à domicile à mon insistanse en début de confinement, réhospitalisation pour chute, fracture du 2ème col du phémur. Retour en HAD. Je l'ai accompagné durant deux ans pour son cancer, durant plusieurs mois à la maison, le voyant se dégrader, car le cancer avait pris le dessus en l'absence de soins. Les 3 dernières semaines en soins palliatifs à domicile, toujours à mes côtés. Tout était installé pour lui, je me suis mise à son rythme, encore plus les trois dernières semaines de fin de vie. Lorsqu'il est parti, il a emporté une partie de moi. Ce que j'ai lu dans vos articles m'aide à comprendre ce que j'ai vécu après son départ. Cela me fait décrypter ce par où je passe, me rassure de me dire que c'est normal. Je sors tout juste d'une longue période de repli, peut être il y en aura t'il d'autres. Je me trouvais ridicule avec mes rituels, et en vous lisant, je sais que c'est plutôt sein. Je lui parle aussi. Il m'avait dit "je veux que tu vive", je m'y emploie avec difficulté, pour lui, pour nous je m'y emploie. Je sens en moi une manière différente de voir le monde, de regarder mes contemporains. Lui est partie avec une partie de moi, et moi je vis avec une partie de lui. Je me sens plus forte. Sans foie particulière, nous nous sommes dit "je t'aime jusqu'au bout". Et je l'aime toujours, ce qu'il était, sans idéalisation. J'écris aussi mes ressentis, maintenant, j'utilise les 3 questions dont vous parler dans votre article. Mes enfants et petits enfants sont loin, cependant, cela m'aide à faire un travail de deuil sans avoir à faire des efforts pour eux. Je sais que j'ai encore beaucoup de chemin à parcourir, et les échanges avec des professionnels m'aident. Merci encore pour précieux écrits. J'éspère qu'ils aideront d'autres que moi et les personnes dont j'ai lu le témoignage. Avec mes salutations reconnaissantes.

Rachel Noel

27 Sep, 2020 à 06h07
Merci pour cet article qui Nous montre un chemin a suivre Et une lueur d espoir dans ce desarroi total ou nous plonge le deuil

lora

15 Août, 2020 à 15h30
merci pour vos articles, je m'y suis retrouvée. Ma maman nous a quitté en août 2018 après 5 ans d'une longue maladie. je l'ai accompagnée dans les différentes épreuves de son combat jusqu'à son dernier souffle. C'était une femme simple coquette et discrète, aimante, et très forte dans la maladie, parfois avant-gardiste dans sa vie, parfois très vieux-jeu. j'ai eu beaucoup de chagrin, et une énorme colère a suivi.. Je me sentais incomprise. le monde tourne de plus en plus vite à l'air de "l'hyperconnecté". Je m'emportais dès que l'on me disait que je déprimais qu'il fallait avancé. Non je n’étais pas déprimée, "je suis en deuil c'est comme ça..." j'ai parfois encore de vives émotions mais elles passent comme un orage ou une simple averse. j'avance à mon propre rythme quoi qu'en pense mon entourage. je commence seulement à prendre de la distance, à vouloir sortir, rencontrer des gens qui me plaisent et ne me jugent pas sur mon deuil. Je pense à ma maman au moins une fois par jour, je sais qu'elle ne reviendra pas, qu'elle ne peut plus me consoler mais elle peut toujours m'écouter et elle perdure à travers mes enfants, tous ceux qui l'ont connu, et à travers moi par ce qu'elle m'a transmis et que je transmets avec ma touche personnelle à présent. Je sais ce que je ne veux plus, je suis plus à l'écoute de mes besoins, je sens que ma quête sera encore longue pour découvrir qui je suis. Il y a tellement de possibilités ! et qui je veux devenir vraiment? merci encore pour vos articles

faure françoise

15 Avr, 2020 à 22h03
pour l'avoir suivi, je sais que l'accompagnement d'un deuil surtout celui d'un enfant est plus qu'important,dans la bienveillance , la douceur et la compréhension, Amende a fait un film sur le deuil de son fils "et je choisis de vivre" où elle donne à voir ses émotions mais aussi toute sa recherche de sens; cela a libéré beaucoup de paroles et de tabou sur la mort. Moi je viens de perdre ma mère en plein confinement, sans avoir pu faire aucune cérémonie sinon la mienne chez moi, cela demande de l'invention; et c'est sur qu'une pratique spirituelle ou même une foi sans pratique aide à ce passage. et en ces temps difficiles ou le virus nous confine en nous même, c'est le lien et son maintient dans la famille ou par les amis, en tous cas pour ma part, qui m'aide à voir de la lumière derrière tout cela.

Michel Tanguy

08 Avr, 2020 à 10h52
bravo pour cet article très utile pour ceux et celles qui doivent accompagner des deuils

MUNERET claudette

23 Nov, 2019 à 03h45
C'est apaisant de lire que je suis normale en fait ! Je traverse une des phases, la déstructuration, sensation de ne pas en sortir et de tomber dans une pathologie, je donne le change autour de moi pour paraître etc etc... ma fille a mis fin à ses jours en mars 2019, de façon très violente et insupportable, laissant compagnon et petite fille de 10 ans, cependant que son frère allait être papa 3j après, pour la 1ere fois a 42 ans. Où comment gérer en 3 jours le choc, protéger notre petite fille, le papa, notre fils, sa compagne, l'arrivée du bébé. Que d'émotions opposées se sont entrechoquées et s'entrechoquent toujours... et oui sujet tabou. J'avais accompagné ma sœur il y a 23 ans pdt 3 semaines a son chevet chez elle où elle avait voulu rester pour ses derniers jours, nous avons fait le choix de la garder chez elle après le décès, toutes les personnes qui l'ont voulu ont pu lui dire au revoir et lui rendre hommage. Aucun regret. Déjà nous avions été critiqués et incompris. Qui le fait aujourd'hui ? Il faut cacher ce mort qu'on ne saurait voir... quant à le garder chez lui... oh scandale oh morbidité... Et ces deuils qui durent cependant qu'on nous répète d avancer, de ne pas ressasser, de rebondir, de faire des choses de voyager de sortir. Oui j'essaie surtout par peur de l'abandon des autres qui se lassent. Mais les moments de grande douleur et d'envie d'avancer se succèdent contre toute volonté de. On voudrait réglementer aussi la durée des phases... Je ne lis pas ces conseils sur ce site ouf. MERCI. C'est juste précieux.

Chauche

25 Oct, 2019 à 19h26
J ai perdu mon fils Jonathan cela fait 11mois.c est la pire épreuve il y a des hauts et beaucoup de bas. J ai découvert votre site je le trouve très bien.. Cela me fait du bien de vs lire

Pat Raph

18 Oct, 2019 à 07h42
Merci pour cet article très enrichissant

BONVARLET

15 Oct, 2019 à 10h28
merci pr cet article

Bedenne

28 Juin, 2019 à 15h16
Merci pour votre site, j'ai perdu mon fils le 10 juillet 2016 , décédé des suites d'une tumeur cérébrale, âgé de 39 ans, il me manque toujours terriblement.

Caullier frederique

04 Juin, 2019 à 23h02
Merci pour votre site..... Je n'ai jamais voulu contacter une association de parents endeuillés . J'ai eu peur de me sentir enfermée dans une association... J'ai préféré m'entourer d'amis et de parler de ma fille avec eux : Stefani est décédée depuis le mois de septembre 2013. Je parle d'elle aussi avec ses enfants... Merci



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