Le tout-petit enfant en deuil
Le tout-petit enfant est semblable à une éponge : le nouveau-né et le nourrisson perçoivent pleinement les changements qui surviennent dans leur environnement. Dans la mesure où il est en symbiose avec sa mère, sa perte est, au-delà d’une souffrance très grande, un danger qui menace sa survie matérielle, mais aussi psychique.
L’intervention tendre d’une autre femme (une grand-mère ou une tante, par exemple) peut lui apporter un point d’ancrage sécurisant. Il pourra alors traverser cette période et, malgré tout, se construire solidement.
Un besoin intense d’être rassuré
Il est important de parler à un tout-petit, de lui expliquer avec des mots simples la situation que la famille traverse : contrairement à une idée trop souvent reçue, ce n’est pas parce qu’il ne parle pas qu’il ne comprend pas.
Ce besoin d’explications reste vivace dans le cas où survient une autre perte que celle de la mère (la perte d’un frère, d’une sœur ou d’un grand-parent, par exemple). La petite éponge ressentira la détresse de ses proches et risque d’imaginer qu’elle en est à l’origine. Il est donc important de rassurer un petit enfant sur ce point, de lui dire qu’il n’a rien à voir avec l’épreuve que l’on traverse, que l’on est heureux de le serrer fort contre soi et qu’on l’aime de tout son cœur.
Utiliser des mots simples qu’il saura comprendre
Un bébé âgé de six mois peut avoir un comportement sensiblement différent. Assis, il va obstinément chercher des yeux l’être cher qui n’est plus là. Il prolongera son exploration à se rendant à quatre pattes dans les pièces où ils avaient l’habitude d’aller ensemble.
Mécontent et malheureux, se croyant abandonné, il exprime sa détresse par de la colère. Il peut également jouer de de façon acharnée, cherchant, dans cette activité intense, à mettre à distance une réalité insupportable. Puis, peu à peu, il va s’apaiser et finir par comprendre que l’être aimé ne reviendra pas. Il peut traverser une phase de dépression qu’il est essentiel de détecter.
On ne le répétera jamais assez : un petit enfant n’est jamais « trop petit » pour comprendre. Rien ne lui échappe et il va lui aussi, à sa façon, devoir élaborer un travail de deuil. Il mérite donc, comme tout enfant, d’être dorloté et de recevoir des explications simples qu’il saura comprendre.
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Florence
10 Jan, 2020 à 13h18