L’enfant de 5 à 8 ans en deuil - Mieux traverser le deuil

L’enfant de 5 à 8 ans en deuil

10 décembre 2019 Image L’enfant de 5 à 8 ans en deuil

Un enfant sait quand un membre de sa famille a disparu. Il perçoit que son environnement a changé. Même s’il semble dans le déni, il comprend avec ses moyens et à son niveau qu’un événement majeur a eu lieu. C’est pourquoi, quel que soit son âge, il est important de lui parler et de ne pas le tenir à l’écart de la réalité du décès.

Des émotions et des pleurs cachés

Entre 5 et 8 ans, l’enfant a la notion d’irréversibilité de la mort. Il l’a intégrée comme un processus naturel qui concerne tout être vivant. Plus réservé et silencieux qu’un enfant de 2 à 5 ans, il pose peu de questions. Son apparente insouciance peut laisser penser qu’il est dans le déni mais ce n’est pas le cas. On peut déceler son trouble intérieur dans ses rires plus exagérés que de coutume, les jeux intenses dans lesquels il est absorbé. Il peut cacher ses émotions et ses larmes par peur de perdre le contrôle s’il les laisse s’exprimer. Il peut également taire ce qu’il a dans le cœur par mimétisme. S’il voit les adultes réprimer ce qu’ils ressentent, il fait comme les « grands » qui nient leurs émotions.

Comment il le vit à l’école

À l’école, l’enfant dont l’un des parents est décédé sait qu’il n’est plus perçu de la même façon que ses autres camarades. Il se sent marqué socialement par une différence qu’il vit comme une exclusion par rapport à la « normalité » qui lui est si chère. Il peut vivre cette situation avec beaucoup de stress et s’en trouver déstabilisé. Le soutien d’un parent est important à cette étape. Il est rassurant pour l’enfant qu’un adulte se montre attentif et disponible pour entendre les appréhensions qui agitent son cœur. Des moments d’échanges avec lui pour parler des difficultés qu’il rencontre pourra beaucoup l’aider.

Ne pas le laisser se substituer au parent décédé

Certains enfants peuvent avoir le désir compulsif de prendre en charge un membre de sa famille, une petite sœur, une maman… Sous la pression familiale, il peut se sentir obligé d’endosser cette charge écrasante. Des propos tels que « tu es l’homme de la maison maintenant », « tu es le petit mari de maman », sont pour lui des injonctions qui l’incitent à se substituer au parent décédé. Ces paroles ont un fort impact dans le psychisme de l’enfant. Il importe donc pour l’adulte d’être particulièrement vigilant dans ce qu’il dit, de ne pas émettre des réflexions de façon inconsidérée. Sinon c’est faire peser sur les épaules de l’enfant une énorme responsabilité, le conduire vers une situation impossible à vivre, qui peut le terroriser. Il est vraiment capital que les adultes ne lui laissent pas croire qu’il va prendre la place de maman ou de papa… Il est de la responsabilité de l’adulte que l’enfant ne s’installe pas dans cette posture intenable. Et si l’enfant y était déjà installé, c’est à l’adulte de l’aider à sortir de cette vision erronée.

Une identification partielle est normale

Il peut arriver que l’enfant s’approprie des rôles que le parent décédé occupait. Cela n’a rien de pathologique ni de perturbant pour l’enfant s’il s’agit d’une identification partielle et momentanée. Cette identification s’inscrit dans un processus naturel qui aide l’enfant à se reconstruire. C’est une façon pour l’enfant de s’approprier des éléments de la réalité que la mort a rompue. Par contre si l’adulte constate que l’enfant s’est totalement identifié au rôle de parent ou de conjoint, il se doit d’intervenir pour rétablir la situation en aidant l’enfant à sortir de cette situation inappropriée.

Le message essentiel de l’enfant

Dans ses comportements de prise en charge et de dévouement, l’enfant ne dit pas autre chose que « j’ai besoin que l’on s’occupe de moi ». C’est par son regard attentif que l’adulte peut comprendre ce message essentiel. Quand il montre à son enfant qu’il comprend ses peurs et ses besoins, c’est un grand soulagement pour l’enfant de se sentir ainsi compris. Ce faisant, l’adulte permet à chacun de se rétablir à sa juste place, les « grands » prenant en charge les « petits », et non l’inverse. Fort de cet appui, l’enfant bénéficie d’un soutien sécurisant pour avancer sur son propre chemin du deuil.

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