Aider une personne en deuil
L’écoute active est l’une des formes essentielles que peut prendre l’accompagnement d’une personne endeuillée, sa portée est inestimable. Nous en avons présenté tous les aspects dans notre article À l’écoute des émotions d’une personne endeuillée.
Votre soutien peut se manifester de nombreuses façons : par votre présence, les marques d’attention et la solidarité, et bien sûr par une aide pratique, concrète au quotidien.
Comprendre le processus de deuil
Pour bien accompagner une personne endeuillée il est essentiel de connaître ce qu’elle traverse. Il sera nécessaire de vous informer sur ce qu’est le processus de deuil, les 4 phases principales, leur durée, les émotions traversées… (Vous trouverez toutes ces informations dans la rubrique « Le deuil »). Cette compréhension vous permettra d’ajuster votre aide. Et aussi de limiter les conseils inadaptés ou les jugements erronés. Vous pourriez ainsi découvrir que certaines réactions qui vous semblaient pathologiques ou excessives sont en réalité parfaitement normales.
Préciser vos disponibilités et la nature de votre aide
Exprimez avec clarté à la personne endeuillée votre intention de l’accompagner. Dites-lui que vous souhaitez être présent à ses côtés et de quelles façons vous pouvez concrètement l’aider dans les jours, semaines et mois à venir. Discutez-en ouvertement avec elle et faites des propositions tangibles.
Faire preuve de constance
Quand vous vous engagez, prenez soin de respecter vos promesses sur le long terme. Un sentiment d’abandon serait en effet très mal vécu par la personne endeuillée. Pour éviter cela, soyez certain de pouvoir assurer l’appui proposé dans la durée. Il est infiniment préférable de donner peu dans la durée que de donner beaucoup sur une période courte faute de constance.
Persévérer en cas de refus
La personne endeuillée est traversée par des mouvements contradictoires et ambivalents, besoin de repli sur soi, envie d’être soutenue… Gardez à l’esprit qu’une personne en deuil évolue constamment. Elle pourra à de nombreuses reprises décliner votre aide ou votre accompagnement. Ne vous formalisez pas de ses refus, et réitérez vos propositions un peu plus tard, avec douceur et patience, elles pourraient être alors bienvenues. D’autant plus que la personne endeuillée risque de se censurer et de ne pas revenir vers vous de peur de vous déranger.
L’aide pratique immédiate
Vous pouvez lui proposer de l’aider dans l’organisation des obsèques, les démarches administratives (hôpital, banque, notaire, pompes funèbres et autres administrations), la garde des enfants, les appels aux proches pour les informer de la situation, l’hébergement des amis et de la famille… Submergée par ses émotions, la personne peut se sentir débordée devant l’urgence, elle appréciera d’être épaulée par un personne de confiance.
L’aide à moyen terme
Proposez-lui votre aide de façon explicite pour adoucir le retour à la réalité quotidienne : faire les courses, cuisiner des repas, inviter la personne chez vous, garder ses enfants régulièrement, assurer des trajets… Pendant les mois qui suivent le décès, restez en contact régulier avec elle, physiquement ou par un coup de téléphone, un SMS, un mail… Encore une fois, la clé est la constance plus que l’abondance.
L’aide sur le long terme
Vous pourrez progressivement suggérer des sorties, des activités, des week-ends ou des vacances ensemble… Elle sera souvent trop épuisée pour répondre à ces invitations vers l’extérieur, mais ne lui lâchez pas la main, revenez vers elle inlassablement, avec tact. Vous pourrez ainsi l’aider ainsi peu à peu à reprendre contact avec une vie sociale. Laissez-la cheminer à son rythme tout en maintenant votre rôle de facilitateur.
Oser dire ses limites
Le soutien que vous mettez en place demande du temps et de l’énergie, sachez en définir les limites. Si vous sentez que vous avez atteint un point d’essoufflement, ne culpabilisez pas de le dire à la personne endeuillée. L’aide proposée ne doit pas être pesante, pour vous comme pour elle. Gardez du temps pour vous, pour vos proches et pour les activités que vous aimez. Un état d’esprit positif et ouvert vous permettra de garder de l’endurance.
S’appuyer sur un réseau de soutien
N’hésitez pas à impliquer d’autres personnes de l’entourage pour vous accompagner dans le soutien que vous apportez à la personne endeuillée. Un réseau est capital pour soutenir les endeuillés comme les aidants. Il s’agit toujours de prendre en compte vos limites en temps et en énergie et de savoir les respecter sans culpabiliser.
Repérer les signes d’alerte
La résolution de certains problèmes nécessite des compétences professionnelles. Si vous identifiez les signes de comportements autodestructeurs ou d’enlisement dans des émotions (culpabilité écrasante, dépression…), vous pouvez proposer à la personne endeuillée d’aller voir un thérapeute. En cas d’alerte (idées suicidaires), apportez une réponse immédiate, quitte à accompagner physiquement la personne au rendez-vous.
Être un facilitateur bienveillant
L’accompagnement d’une personne en deuil est un exercice délicat, subtil. Votre rôle d’aidant est
essentiellement d’être le facilitateur qui accompagne une personne endeuillée à
cheminer vers les solutions qui sont en elle. Dans
cette tâche, nul ne peut être parfait et chacun fait de son mieux. Enfin,
vous ne pouvez endosser toutes les responsabilités, sachez en accepter la
limite.
Avec patience et bienveillance, en prenant soin de vous préserver mutuellement, votre relation avec la personne endeuillée en sortira probablement grandie et peut-être encore plus forte qu’auparavant. Avant tout, vous aurez participé au déroulement harmonieux du chemin qu’elle aura parcouru en elle-même pour cicatriser ses blessures.
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