La solitude
Le deuil nous fait traverser des temps d’une profonde et douloureuse solitude. Cette inévitable compagne participe au processus de cicatrisation intérieure. La disparition d’un être aimé nous plonge au cœur de notre être, dans notre solitude fondamentale, celle qui est inhérente à l’existence humaine. Puisque seul(e) nous naissons et seul(e) nous quittons ce monde. Aucun artifice ne peut empêcher cette descente en soi-même, cette immersion dans l’authenticité de notre chemin unique et solitaire même s’il est accompagné.
En décalage avec les autres
Même si nous sommes entourés, le deuil accroît le sentiment de décalage avec les autres. Nous avons l’impression qu’ils ne comprennent pas ce que nous vivons, que nous ne sommes plus sur la même longueur d’onde. Que nous sommes à côté du monde et non plus avec lui. Ce sentiment est tout-à-fait normal et pourra durer plusieurs mois.
Accueillir totalement notre souffrance
La personne en deuil peut tenter de fuir cette solitude en s’enivrant dans de multiples activités (voir Phase 2 du deuil : La fuite – La recherche). Elle a peur de vivre des temps de solitude parce qu’elle sait que dans ces rendez-vous avec elle-même, l’atroce douleur de la séparation va remonter avec toute son intensité. C’est pourtant en regardant droit dans les yeux cette souffrance qu’elle peut s’en libérer. Laisser venir la douleur qui tord ses entrailles, se laisser traverser totalement par elle, la vivre le plus profondément possible. C’est une étape indispensable pour accomplir son deuil. Plus tôt on se confronte à sa souffrance, plus tôt on s’en libère.
S’offrir des temps de libération
La seule clef qui permet cette libération est de vivre pleinement des temps de solitude. Chaque moment que l’on s’offre seul(e) avec soi-même est un écrin qui permet l’émergence de notre vérité, la libération des émotions qui prennent notre corps en tenaille, l’expression de la douleur qui nous étouffe. Vivre des temps de solitude est absolument nécessaire pour traverser le deuil.
Au cœur de nous-même
S’accorder un moment de tranquillité où nous sommes pleinement au présent, cela nous met au contact d’un lieu intérieur où se vit l’essentiel de notre être. Ce lieu nous le contactons dans nos plus grandes joies et nos plus grandes peines, mais aussi dans les moments où nous sommes serein(e) quelles que soient l’agitation et les circonstances extérieures.
Un espace où se crée un nouveau lien
C’est dans ce même lieu qu’un lien intime se construit avec l’être disparu. Au cœur de nous-même. Retrouver cet espace intérieur régulièrement c’est se donner la possibilité de construire jour après jour un nouvelle relation avec celle ou celui qui nous a quitté.
Comment accueillir le silence
Comment apprivoiser la peur de cette solitude ? Comment aménager des temps de retrouvailles avec soi-même ? Tout doucement, en écoutant de la musique, en demeurant assis(e) et conscient(e) dans sa chambre, prêt(e) à accueillir ce qui va se présenter en nous-même. En marchant dans la nature, en écrivant, en prenant soin de notre corps. Le yoga, les techniques de respiration ample et consciente (voir Prendre soin de vous et La respiration ample, source d’apaisement) participent à la détente du corps et de l’esprit. Ces approches contribuent à apaiser, à se faire confiance, à accueillir les émotions avec courage. Elles nous préparent à la prochaine étape. Chaque pas précède un nouveau qui conduit vers plus d’espace intérieur et de liberté.
Une confiance plus grande
Se donner du temps, accepter de rencontrer ce qui est en nous. Chaque temps de silence est une opportunité qui renforce et nourrit notre appui intérieur pour continuer la route. À l’issue de ces temps de solitude nous pourrons retrouver les autres fort d’une confiance intérieure augmentée parce que nous aurons eu le courage d’affronter le plus difficile.
Cruzel
23 Avr, 2023 à 10h09