Que faire des objets ? - Mieux traverser le deuil

Que faire des objets ?

Les jouets dans le coffre de sa chambre… Ses habits dans le dressing, ses affaires sur son bureau… Que faire des affaires que l’être aimé laisse derrière lui ?
Dans les jours et les semaines qui suivent le décès, vous pouvez être saisi(e) par un sentiment d’urgence et ne rien vouloir garder des objets de la personne disparue. La vue des vêtements ou des objets vous fait tellement mal que voulez vous en débarrasser rapidement, parfois même dès le lendemain des obsèques.

N’allez pas trop vite

N’allez trop vite, vous pourriez regretter amèrement de vous être séparé d’objets que vous auriez souhaiter garder auprès de vous. De plus des membres de la famille ou des amis proches pourraient souhaiter eux aussi garder quelques affaires personnelles du défunt. Ne vous mettez pas la pression, laissez le temps œuvrer.

Les objets participent au travail de deuil

Il est certain que voir chaque jour les affaires de l’être aimé peut être douloureux pour vous, elles vous rappellent tant son absence. Si cela est vraiment trop difficile émotionnellement, vous pouvez les ranger dans des cartons puis les mettre dans la cave ou le grenier, le temps de décider plus tard ce que vous en ferez. Donnez-vous le temps de retrouver une certaine stabilité émotionnelle avant de prendre toute décision les concernant.

Cela est d’autant plus important que ces objets participent à votre travail de deuil. Ils vous aident à faire la transition entre la présence concrète de cette personne et sa présence intérieure, plus symbolique. Si vous vous en débarrassez trop vite, vous risquez de vous priver des moyens de faire en douceur cette transition entre la présence et l’absence.

Un lien avec la personne disparue

Les objets sont en effet des moyens très puissants de préserver le lien avec la personne disparue. Il n’y a donc rien de malsain de conserver ou de porter sur soi un objet qui appartenait à l’être aimé. Cela apaise votre si grande douleur. 

Il s’agira de veiller simplement à ce que cet objet ne soit pas un frein pour vous sur le long terme. Si, par exemple, après avoir porté l’alliance de votre conjoint décédé pendant un temps, vous vous rendez compte que cela vous empêche de réinvestir votre vie, vous pouvez naturellement renoncer à la porter plus longtemps, de façon apaisée.

Le risque de la cristallisation

L’important pour vous est d’être dans une certaine vigilance intérieure qui veille avec honnêteté à ne pas cristalliser un attachement excessif aux objets de l’être aimé. L’attachement est inapproprié quand, par exemple, la chambre de la personne décédée devient un mausolée à sa mémoire des années après le décès. Les choses semblent y être figées à tout jamais dans un temps immuable. Cette cristallisation morbide autour des affaires du défunt peut conduire à un repliement sur soi et à un isolement social. Si votre existence ne tourne qu’autour de la chambre de votre enfant décédé où absolument rien ne bouge dans cette chambre depuis des années, cela peut freiner votre retour à une vie plus apaisée.

Créer une relation intérieure

Il y a dans ces cas, heureusement rares, le risque de rester bloqué(e) sur une relation extérieure qui n’évolue plus. C’est le signe que la personne en deuil ne parvient pas à accomplir la 3e tâche du travail de deuil qui consiste à créer une relation intérieure, et non extérieure, avec la personne disparue. Or c’est le fait de renoncer à bon nombre de liens extérieurs vous reliant à la personne disparue, qui va permettre la bonne continuité de votre processus de deuil. Cette renonciation est paradoxalement ce qui va permettre la création d’un lien intérieur avec elle. À la présence extérieure doit se subsituer progressivement une présence intérieure, dans votre cœur. À l’inverse, faire comme si la personne était toujours présente « vivante » dans votre vie quotidienne génère toujours des effets négatifs sur le long cours. 

Soyez confiant, le bon moment viendra

Comment faire pour éviter cette cristallisation ? Avant tout, donnez-vous du temps. Pour le moment, s’il est trop douloureux pour vous d’ouvrir l’armoire ou le dressing contenant ses vêtements, ne le faites pas. Ne vous forcez pas à faire ce qui est impossible dans l’instant. Soyez confiant, un jour viendra où vous sentirez que c’est le moment. Quelques mois ou quelques années plus tard, vous sentirez que c’est le moment de donner des jouets, de vider son bureau, de retapisser les murs de sa chambre, de changer les rideaux ou le lit où vous dormiez ensemble… De la même façon, vous choisirez de garder certains objets toute votre vie.

Garder des objets est-ce un obstacle au déroulement du deuil ?

Garder des objets n’est absolument pas un obstacle au bon déroulement de votre deuil. Bien au contraire. C’est important de garder des objets ayant appartenu à l’être aimé. La vraie question à vous poser n’est pas de savoir s’il est bien de garder (ou non) les affaires de votre proche, mais plutôt de voir si ces objets influencent positivement ou négativement votre quotidien.

Le seul critère positif est que les objets que vous décidez de garder ne fassent pas obstacle à une vie normale. Vous pouvez ainsi conserver, toute votre vie, une montre, une bague, un objet. De même, vous pouvez aménager un endroit chez vous où vous placez des objets qui évoquent la vie de cette personne disparue. Cela n’a rien de pathologique, même des années après le décès. N’hésitez pas à le faire. 

Y a-t-il un bon moment pour s’occuper des affaires ?

Il n’y a pas de règle établie. Certaines personnes s’occupent des affaires de la personne disparue deux semaines après son décès, alors que d’autres auront besoin de beaucoup plus de temps – parfois jusqu’à deux ans.

Et lorsque vous vous sentirez prêt(e), il est sûr que ranger ses affaires sera un moment chargé en émotions. Vous entrez dans la sphère intime de votre proche, vous pouvez être gêné(e) d’être au contact de ces objets pleins de souvenirs. Vous choisirez peut-être d’être seul pour vous recentrer sur vous-même pour ce moment important. Ou bien vous préfèrerez demander à des proches de vous aider, et ce sera l’occasion d’un partage très intense entre vous.

L’important est de ne pas faire de la chambre de la personne disparue la pièce du souvenir. Vous pouvez faire revivre différemment la pièce en changeant sa fonction. Une mère, par exemple, a transformé la chambre de sa fille en bureau. Elle aime s’y rendre pour travailler. Elle s’y sent bien, comme si elle était en lien avec son enfant. C’est une manière saine de vivre avec la mémoire, sans pour autant s’y enfermer.

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